jueves, 14 de noviembre de 2019

The Big Picture of Sport News: L'Équipe, Raymond Poulidor, La legende touchante d'un cycliste qui est entré dans le coeur des gens pour toujours


Légende du cyclisme tricolore, Raymond Poulidor n'est pourtant jamais parvenu à remporter le Tour de France, ni même à revêtir le Maillot Jaune. Mais sa popularité auprès du public était au moins équivalente à celle des grands vainqueurs.


  • « Poupou » incarnait selon Philippe Brunel le panache à la française. Bien que malchanceux, il était un coureur qui donnait tout sur son vélo. « C'était une popularité compassionnelle », affirme notre journaliste.




Raymond Poulidor était entré dans le coeur des gens. Sur le Tour de France et partout ailleurs, le célèbre octogénaire, obsédé par la peur d'être oublié, faisait revivre leur jeunesse à ses admirateurs. Auréolé de l'un des plus beaux palmarès du cyclisme français, Raymond Poulidor restera pourtant dans la mémoire collective pour sa réputation de poissard.


  • Pour notre journaliste Philippe Brunel, Raymond Poulidor, décédé à l'âge de 83 ans, a su retourner en sa faveur ses malheurs sur la route pour entrer dans le coeur des Français.
  • Tour de France 1975 : distancé dans les grandes largeurs par Merckx et Thévenet
    Deuxième l'année précédente, Poulidor est hors du coup cette fois-ci. Peut-être rattrapé par le poids des années, à 39 ans, le héros des Français sombre dans les Alpes (ici entre Valloire et Avoriaz), incapable de suivre le rythme des Peugeot emmenés par Thévenet, futur lauréat, ni celui de son coéquipier Zoetemelk (4e à Paris). Relégué à près d'une heure, Poupou établira son plus mauvais classement (19e) en 14 participations. Il prendra sa retraite sportive deux ans plus tard, après un dernier Tour en 1976 (3e).





« Des fois je me pose la question : est-ce que je serais là devant votre micro si j'avais gagné trois Tours de France ? » Voilà comment Raymond Poulidor revenait sur sa carrière juste avant le Tour de France 2019, il y a quelques mois.

  • Le Limousin, décédé mercredi à 83 ans, expliquait alors «qu'on l'avait catalogué comme une vedette dès [s]es premières courses. » 




La carrière de Raymond Poulidor s'est étirée de 1960 à 1977, avec un ultime podium sur le Tour de France décroché à plus de quarante ans.

  • 20 ans : la révélation. 
  • Voilà trois ans déjà qu'il a remporté sa première course, en mars 1953, le prix de la Quasimodo à Saint-Léonard-de-Noblat. Mais, en 1956, c'est le grand tournant de sa vie. En qualité de meilleur coureur régional, il est invité à participer au fameux Bol d'Or des Monédières, à Chaumeil, un critérium prestigieux disputé en Corrèze où il côtoie les grandes vedettes internationales. 
  • « À vingt ans, j'étais aussi fort que cinq ou six ans plus tard. Je pense que j'aurais pu faire le Tour de France sans problème », estimait Poulidor bien des années plus tard. 
  • 30 ans : la resignation.
  • En 1966, Jacques Anquetil, son grand rival, fait ses adieux au Tour, non sans avoir la certitude que son partenaire Lucien Aimar va l'emporter aux dépens de Poulidor (3e). Le Limousin a déjà manqué l'occasion l'année précédente, lorsqu'il a sous-estimé un jeune champion italien néophyte, Felice Gimondi, qui a remplacé au pied levé un certain Polidori, forfait. 
  • « Poupou » a peut-être laissé passer sa chance dans ces années charnières de la trentaine. Après Anquetil, Eddy Merckx va bientôt arriver...
  • 40 ans : la continuation.
  • Merckx n'est déjà plus Merckx en 1976, mais Poulidor est toujours là. À plus de quarante ans, il va encore monter sur le podium du Tour, troisième derrière Lucien Van Impe et Joop Zoetemelk. « Je sentais que j'étais limité », avoue celui qui réalise quand même une très belle montée du puy de Dôme, douze ans après son coude-à-coude légendaire avec Anquetil. 




Christian Prudhomme (directeur du Tour de France) : « Ce qu'il remue en moi est très personnel car c'est lui qui m'avait donné l'amour du Tour. Poulidor était le cyclisme. Il réconciliait des générations sur son nom. »


  • Il était de cette génération avec (Eddy) Merckx, (Bernard) Thévenet, qui m'a ébloui.
  • Poulidor était le cyclisme. Il réconciliait des générations sur son nom, je me souviens que dans la fameuse étape du Mont Revard (gagnée par Guimard) en 1972, il avait attaqué trois fois, et je revois ma mère et ma belle-mère côte à côte, devant la télévision, partager la même admiration. Je m'étais dit, il fait du bien aux gens. 
  • Aujourd'hui je veux retenir sa longévité et son humour. Il y a deux ans, à la présentation du Tour, au Palais des Congrès, nous l'avions fait monter sur scène, face au public, avec Merckx, (Bernard) Hinault, (Miguel) Indurain. Il avait dit : « À nous quatre on a gagné quinze Tours de France. » C'était ce même humour. En dépit des années, l'homme n'avait pas changé. »


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